L’aménagement de la zone VKP a été conçu à partir d’un Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (SDAU) adopté en 2005. Le SDAU organise la vocation des trois communes : le centre urbain majeur à Koohnê (Koné), « capitale » de la Province nord avec centre d’affaires, centres culturels, commerces, zones industrielles et artisanales, l’usine du Nord à Vook (Voh) et une dimension agropastoral pour Pwëbuu (Pouembout). Dans ce cadre, un programme d’investissement pluriannuel a été mis en place afin de permettre un développement harmonieux de la zone.
Depuis la signature des Accords de Matignon-Oudinot en 1988, la Nouvelle-Calédonie s’est engagée dans un processus de rééquilibrage de son territoire jusqu’alors caractérisé par un fort développement socioéconomique de la capitale Nouméa et sa périphérie, qui regroupe près des trois quarts de la population, au détriment des immenses espaces ruraux de la Brousse.
Le pôle urbain de VKPP
Le pôle urbain communément appelé VKPP recensait en 2014 plus de 16.000 habitants. Il s’étend sur les quatre communes de Vook (Voh), Koohnê (Koné), chef-lieu de la Province nord, Pwëbuu (Pouembout) et Nèkö (Poya). Elles sont situées aux portes du complexe métallurgique à dimension internationale : Koniambo Nickel.
La particularité de ce pôle urbain réside dans l’aménagement de territoires coutumiers, longtemps restés sans valorisation. Un travail remarquable a été effectué par tous les partenaires pour remédier à cette situation et pouvoir ainsi disposer du foncier nécessaire pour y accueillir dans les meilleures conditions les nouveaux arrivants, tout en préservant les valeurs culturelles attachées à ces terres.
L’objectif est de fixer les populations en développant une synergie économique autour de l’usine du Nord créatrice d’un millier d’emplois directs et d’environ 2500 emplois induits. Le pôle urbain entraine l’ensemble des communes de la Province nord, à forte dominante kanak, dans une dynamique où elles ont l’opportunité de faire valoir leurs spécificités, notamment dans les domaines du tourisme, de l’agriculture et de l’élevage, mais aussi de l’agroalimentaire, de la maintenance industrielle, de l’écoconstruction ou des énergies renouvelables.
Description des communes de VKPP
50 milliards de Cfp ont été investis, dont plus de 30 milliards provenant de fonds publics et au moins 20 milliards relevant d’opérateurs privés, dans la construction de logements, de zones d’activités, d’infrastructures publiques (écoles, équipements de loisirs, hôpital, centre de secours…), la formation, le transport, la gestion des déchets et le soutien aux entreprises.
De nouvelles structures d’intervention économique ont par ailleurs été mises en place, avec le soutien de l’industriel KNS et des institutions, pour favoriser l’insertion des populations locales dans la création d’activités. De même l’économie mixte joue un rôle majeur dans le développement de ce territoire.
La zone VKPP se présente aujourd’hui comme un vaste et attractif domaine des possibles, attentif à toutes les initiatives, promis à une rapide évolution faisant la part belle à l’humain.
Commune rurale, dont la population se répartit entre le village et ses huit tribus (Oundjo, Gatope, Tiéta, Témala, Ouélisse, Ouengo, Wahat, Boyen), Vook (Voh) s’est transformée au rythme de l’implantation sur son territoire du complexe métallurgique de Vavouto et de ses sous-traitants regroupés sur une zone d’activités dédiée. Hébergeant le siège de l’usine du Nord, sa population a augmenté de 41 % entre 2009 et 2014, comptant environ 3200 habitants.
L’identité de la commune, située à environ 30 km au nord de Koohnê (Koné), est également marquée par un immense cœur dessiné par la nature dans la mangrove, le Cœur de Voh, auquel le célèbre photographe, Yann Arthus Bertrand, a donné une renommée mondiale.
Chef-lieu de la Province nord, Koohnê (Koné) est devenue le véritable centre économique et administratif du Nord calédonien. Sa population, recensée à environ 7340 habitants en octobre 2014 pourrait encore croître de moitié d’ici une dizaine d’années avec la création de nombreux lotissements résidentiels conçus dans un esprit de mixité sociale et de construction de la « ville océanienne » en tant que reflet de la diversité culturelle de la Nouvelle-Calédonie.
Une attention particulière est portée à la mise en valeur des terres coutumières qui représentent une proportion importante du foncier communal. Les neuf tribus se sont ainsi largement associées aux projets pour accueillir des établissements scolaires, des logements locatifs et des zones d’activité. La commune compte un collège réalisé en béton de terre, le Pôle sanitaire de Koohnê (Koné) qui regroupe sur 4 hectares un espace d’accueil et de soins pour une centaine de patients, la Maison de l’Enfance et accueillera, d’ici 2020 et 2021, une Antenne du Nord de l’Université de la Nouvelle-Calédonie, ainsi qu’un centre de détention.
La commune de Pwëbuu (Pouembout) s’est spécialisée dans l’élevage et les grandes cultures grâce à ses plaines alluviales offrant de riches terres agricoles et un réel potentiel de développement. On y trouve le Lycée Michel Rocard, d’enseignement agricole et général, qui rayonne sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie avec une capacité d’accueil de plus d’un millier d’élèves.
Cette identité rurale est pleinement intégrée dans l’aménagement de la zone VKPP, qui favorise la recherche de synergies entre les différents acteurs de ce secteur économique. La zone agro-alimentaire de Tipenga est, à ce titre, au cœur de cette dynamique.
En matière de loisirs, la commune compte un centre aquatique à la sortie nord du village, qui draine une large population et elle œuvre déjà à la mise en place d’un pôle dédié aux activités équestres.
Pwëbuu (Pouembout) ne compte que deux tribus relativement éloignées du village, dont celle de Ouaté située au pied du massif du Kopéto exploité par la SLN et générant d’importantes retombées pour la population. L’activité minière est donc également un aspect important de la commune et de ses 2500 habitants.
A cheval sur la Province nord et la Province sud, Nèkö (Poya) dépend administrativement et à titre exceptionnel de ces deux institutions. Elle comptabilise 6 tribus: Gohapin, Montfaoué, Nékliai, Nétéa, Ouendji et Népoui.
En raison de l’expansion économique et démographique, la commune rejoint ses trois consœurs de la zone et imprime son initiale au sigle VKPP. L’agriculture et le nickel sont les ressources économiques majoritaires de Nèkö (Poya), complétées par des activités liées au tourisme, à l’élevage de cerf et à l’aquaculture. L’émergence de l’usine du Nord, l’effervescence de la zone VKPP, ont fait naître de nouveaux besoins et favorisé le projet de construction d’un port à Népoui, ainsi que des programmes immobiliers et zones d’activités.
Il est à noter que la commune s’inscrit dans une démarche environnementale et durable, puisqu’elle s’est engagée depuis 2003 au côté de WWF en plantant 40.000 arbres, puis en menant des actions liées à la préservation des roussettes.