Commençons par des chiffres. Longueur de la 10e course, la principale de la journée : 2 400 mètres, du jamais vu depuis le Grand Prix OPT en 2014, déjà à Boulouparis. « C’est la référence mondiale. Le Prix de l'Arc de Triomphe se court sur cette distance », relève entre deux commentaires enflammés Nicolas Schneider, speaker de cette 12e réunion hippique (sur 16) de l’année, la première organisée par le comité provincial Nord.
Dotation : 3,5 millions de francs à se répartir entre les concurrents, la moitié tombant dans la poche de l’entraîneur vainqueur. « C’est la plus grosse dotation de l’année pour les chevaux locaux, et, plus largement, la deuxième plus importante derrière les 4 millions du Grand Prix du gouvernement », dernière épreuve du calendrier (28 octobre à Nouméa). Le Grand Prix de la province Nord rapporte ainsi « plus que la Bourail Cup, une course historique, dotée de 2,5 millions », reprend Nicolas.
Temps : 2’29, nouveau record territorial pour un cheval local, établi samedi par Reia de Tamoa, resté à l’abri durant une bonne partie d’une course menée par Pacifique du Cap et Sweet’AS, avant de surgir au meilleur moment. L’expérience, sans doute : en 2014, le cheval de l’écurie Greppo, père et fils, à Nessandou, avait fini 2e derrière l’Australienne She’s Delightfull.
Jockey recruté par Facebook
« Reia, c'est un cheval de distance, estime Patrick Greppo. Il y en a qui sont plutôt Carl Lewis, lui ce serait plutôt un Kenyan ! »
Monté, donc, par un Sud-Africain de 35 ans, Devin Ashby, arrivé le 1er avril et amené à repartir le 29 octobre. Avant de revenir ? « Je ne sais pas, répond le patron. Sa femme vient d’avoir un enfant. Elle vit en Afrique du Sud, où son père a une écurie avec 60 chevaux... » Un jockey déjà « venu il y a trois ou quatre ans dans une autre écurie en Calédonie » et « contacté par Facebook ».
Greppo et Ashby, une équipe qui gagne. « Je vis pour le cheval, lui aussi », raconte Patrick. Autre point commun : « il aime bien aller à la pêche », mais « pas à la chasse : il ne veut pas qu’on tue des bêtes... » Patrick Greppo « parle anglais » avec Devin, lequel « travaille sept heures par jour à l’écurie ».
« Cette année, ils sont trois jockeys sud-africains sur les courses, compte Nicolas Schneider. Il y a un Namibien, aussi ». Mais lui n’est pas assis sur un Kenyan !
Spur Kris Light battu
C’est la surprise de la journée. Nicolas Schneider, speaker et consultant pour Les Nouvelles calédoniennes, résume : « L’anecdote de cette réunion, c’est que Spur Kris Light, cheval de 3 ans, a fini 2e alors qu'il était invaincu en neuf sorties. Il a attaqué aux 600 mètres mais il a été un peu présomptueux et a été devancé d'une courte tête par Bangou du Luz » dans la 4e course, le Prix de la mairie de Koohné-Pwëbuu-Neko, une « C3 » de 1 450 mètres. Temana de Tamoa a pris la 3e place, devant Indomptable du Cap et Luce Hill. Il y a un mois et demi, sur ce même hippodrome de Boulouparis, Spur Kris Light, monté par Xavier Carstens et entraîné par Stephen Poulain, avait gagné le Grand Prix de la province Sud, sommet de la saison pour les poulains et les pouliches. Cette fois-là, Temana de Tamoa avait fini 2e et Bangou du Luz 3e.
Prochaine réunion hippique, le dimanche 17 septembre, à Nouméa.
Ivor Hill fait (encore) sauter la banque
Star locale, Ivor Hill, 10 ans, a dominé samedi la 6e course (1 090 mètres), le Prix Dunstan, en devançant A'Larose (Nouvelle-Zélande). C'était seulement sa deuxième apparition en 2016. Le crack de Sarraméa, entraîné par Charles Brinon, n'a plus perdu depuis la Bourail Cup 2013. A l'époque, il avait été devancé d’un poil de crinière par Danhil de Pabo. Avant, en 2012, il avait fini une fois derrière Spectalane. « C'était à Nouméa, il pleuvait, il y avait de la boue... Là, on devrait le revoir le 30 septembre à Bourail. Puis le 28 octobre, à Nouméa, en nocturne, pour ses adieux. Au total, il pourrait atteindre les 23 millions de francs de gain dans sa carrière. C'est largement le record en calédonie », sourit Nicolas Schneider, speaker sur les courses hippiques.
Grand prix PN
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