Une nouvelle étape dans le contrat local de sécurité de Canala

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Tous les acteurs du Contrat local de sécurité et de prévention de la délinquance, le CLSPD, de Canala étaient présents hier pour signer la mise en œuvre des dix-sept actions des trois piliers du projet.

Le Contrat local de sécurité et de prévention de la délinquance de Canala est un projet de longue haleine. Doté d’un budget annuel de 5 millions de francs, et dénommé Usofaji, « un nouveau souffle » en langue xârâcuu, il est le résultat de « sept ans de longues discussions », nécessaires pour « pour un peu tordre le CLSPD standard et l’adapter à la réalité des gens d’ici », souligne Gaston Nédénon, premier adjoint au maire. Ainsi, il a réussi à fédérer de nombreux partenaires institutionnels (lire ci-contre), mais aussi mobiliser la société civile : coutumiers, associations de femmes ou sportives, hommes de foi, enseignants, jeunes de la commune…

Un coup d’accélérateur

Le 23 mars 2017, tous ces acteurs étaient là pour signer sa création. Hier, ils sont revenus pour marquer une nouvelle étape dans le processus. « C’était la signature de la mise en place des trois piliers du CLSPD : “patrimoine et identité kanak??, “citoyenneté?? et “mobilisation active?? », précise le premier adjoint. « Il y a dix-sept actions en tout dans les trois piliers. Cela n’avait pas été validé, parce que c’est la procédure officielle. » La municipalité n’a pas pour autant attendu pour lancer certains points. Le conseil municipal junior est déjà bien avancé. Les écoles et les collèges ont désigné leurs représentants. L’école de foot est aussi une réalité pour les amateurs de ballon rond. Deux cents jeunes sont sur le terrain le mercredi et le samedi pour les tournois. Pour le reste du programme, « chaque atelier va faire son planning et tout va démarrer. »

« Cela va faire accélérer le CLSPD, parce que les programmes sont déjà prêts et les actions sont planifiées, souligne Gaston Nédénon. Là, tout le monde va pouvoir participer au financement de la mise en œuvre concrète des activités. »

réorganisation sociale

Annoncée au départ le 16 mars, cette signature s’est déroulée dans un contexte particulier, après de nombreux faits qui ont marqué les habitants : « Les vols, les problèmes d’incivilité, le fait divers grave qui s’est passé à Canala et les manifestations des femmes », résume l’élu.

De cette situation est apparue une innovation. « On a validé avec les coutumiers une fiche sur la restructuration des chefferies de Canala, de leur organisation sociale, avec la mise en place de chartes ou de règlements intérieurs, qui reprécisent un peu les rôles de chacun. C’est le travail que l’atelier “patrimoine et identité kanak?? devra mettre en route », annonce Gaston Nédénon.

« Avec ses actions, le CLSPD va avoir un impact sur la remise en place de l’autorité, qu’elle soit coutumière, parentale ou autre. »

Un hommage particulier

Le contrat local de sécurité regroupe un grand nombre d’acteurs dont la plupart étaient présents hier. Pour cette occasion, le haut-commissaire, Thierry Lataste, est venu accompagné de Michel Sallenave, commissaire délégué de la République, du général Christophe Marietti, patron de la gendarmerie en Calédonie, ou encore d’Alexis Bouroz, le procureur de la République, et de Sébastien Lemoine, coordonnateur sécurité et prévention de la délinquance au gouvernement. L’assistance comptait aussi dans ses rangs Nadège Faivre, troisième vice-présidente de la province Nord, ainsi que des représentants des coutumiers, des églises catholiques et protestantes. Un des invités était particulièrement attendu : Michel Sallenave. « Il a été un grand acteur de la mise en place du CLSPD, il y a beaucoup œuvré, a insisté Gaston Nédénon. La commune a voulu le remercier coutumièrement. »

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