Après la réunion, mardi, de la cellule technique, qui a fait un constat de la situation, le passage au plan sécheresse de niveau 3, « Crise », a été déclenché, hier, en zone VKP (Voh, Koné et Pouembout). C’est la première fois, depuis la mise en place de ce plan en 2015, que le niveau 3 est atteint.
Le comité décisionnel Sécheresse, composé des trois mairies de la zone VKP, du Sivom, des représentants de la Nouvelle-Calédonie, de la province Nord et des représentants de l’Etat, s’est réuni, hier, vendredi, à 11 h 3, et a acté le passage en niveau « Crise ».
La situation depuis le déclenchement du Plan sécheresse début octobre s’est dégradée de façon significative. Les ressources en eau ne cessent de diminuer et le passage en « Crise » permet l’application des arrêtés municipaux, afin de limiter l’utilisation de la ressource. « Nous sommes passés en cellule de crise », explique Robert Courtot, membre du Sivom et maire de Pouembout. « On monte donc d’un cran car la consommation n’a pas baissé par rapport à nos administrés. Il faut sensibiliser les gens, chacun doit impérativement faire attention. »
Au même niveau qu’en 1994
La sécheresse préoccupe tous les acteurs de la zone et il faut remonter à 1994 pour retrouver un tel niveau. Visuellement, chacun peut se rendre compte que plusieurs cours d’eau de la zone sont asséchés, les nappes phréatiques sont liées aux eaux de surface de ces rivières, « ce qui signifie que l’on va puiser dans la nappe, complète le maire, sans qu’il y ait d’apport d’eau de la rivière. »
Ce sont donc les maires qui, par arrêtés, vont continuer la sensibilisation déjà mise en place, accroître la vigilance, grâce aux gardes champêtres, à la gendarmerie et par les élus, qui sont eux-mêmes officiers de police judiciaire, et faire appliquer cette obligation de diminuer la consommation d’eau.
Certains rappels à la loi vont être faits avec les plus gros consommateurs qui, déjà avertis, n’ont pas cessé de gaspiller la ressource. Des coupures vont être programmées, comme ce vendredi après-midi, à Tiaoué, à Poindah, à Noelly, à la Caférie, rue Auguste-Poadja et à la Grange.
La province Nord interdit aussi tous les prélèvements dans les nappes, les rivières et dans les forages des particuliers. « Il faut que chacun prenne conscience que nous sommes en période de crise et se rende compte que nous sommes au même niveau qu’en 1994, avec une population qui a plus que doublé en zone VKP, met au clair Robert Courtot : il faut économiser l’eau. »