Coralie Maccam, l’Américaine du Nord

Photo Coralie Maccam
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Son sourire, son énergie, son humour et sa bonne humeur manqueront à la Calédonie. Moins de deux ans après avoir commencé le volley, et six mois seulement après avoir intégré le centre d’entraînement de Lifou, réservoir des talents féminins du territoire, Coralie Maccam, 14 ans, tente sa chance dans le centre de la Métropole. Si on lui avait dit ça il y a trois ans, elle aurait « rigolé », elle l’ancienne handballeuse (« ailière droite ») et danseuse, tendance pop et RnB. « Jason Derulo, Chris Brown, Ty Dolla Sign, Lil Wayne... A mon ancien collège, on avait créé un club avec ma cousine... »

1,70 m à 14 ans

Le volley, Coralie, originaire de « la tribu de Caavatch », y est venue un peu par hasard. « La première fois, j’avais 13 ans, c’était en UNSS, avec Hienghène, pour compléter une équipe. J’ai tout de suite bien aimé ! »

Tout s’est alors vite enchaîné. Repérée « lors d’une détection à Rivière-Salée », elle file en début d’année à Lifou, avec des entraînements quotidiens. « J’ai vraiment progressé, apprécie-t-elle. Avant, je faisais beaucoup d’erreurs en réception, en attaque, même au service ! »

Athlétique (1,70 m), la centrale, surnommée « Lely », s’estime perfectible sur ses « réceptions » et la gestion de ses émotions. « Sur le terrain, j’ai une énergie, des sortes de pulsation... Avant un match, il faudrait que j’aille courir pour me défouler ! »

« Elle est puissante, saute vraiment haut, est forte au contre. Et, mentalement, c'est une des plus solides », énumère Jonathan Taoupoulou, conseiller technique dans les îles Loyauté, « confiant » dans la future réussite de Coralie. « Après, tout dépend des conditions dans lesquelles évolue l’athlète. Le plus difficile, c'est l'éloignement avec les parents. C'est pour ça qu'on demande aux meilleures » jeunes volleyeuses calédoniennes d'être « internes à Lifou, comme ça il y a déjà un éloignement créé sur le territoire. On prépare l'athlète à se séparer de sa famille... »

« C’est mon moment »

« Quand, en mai ou juin, j’ai su que je partais en France, j’étais contente, puis quand je suis revenue à Hienghène pour les vacances, je me suis dit que mes proches allaient me manquer. Et plein de petits détails, aussi : la rivière, la mer, l’odeur du feu de bois, la rosée du matin quand vous avez froid aux pieds, confie Coralie. Je pensais arriver à Lifou, y rester quelques années et partir ensuite, mais là arriver à Lifou et repartir presque direct... J’ai hésité, mais quand on m'a dit que c’est ma dernière année pour entrer dans un pôle, je me suis dit qu’il fallait que j’y aille. C’est mon moment. Je reste positive : je pars, mais je reviendrai... »

A Issoire, la capitaine de Hienghène va « refaire » sa classe de 3e. Et promet de se « donner à fond ». Pour atteindre ses objectifs. « Si on me donne la chance d'être en équipe de France, bien sûr que j'irai... Mais mon rêve, c’est vraiment d’intégrer l’équipe nationale américaine de volley-ball ! Pendant les Jeux olympiques 2016 à Rio, je restais devant la télé pour regarder leurs matchs. Ce sont des petits détails dans leur jeu qui font que je les adore. »

Pour porter le maillot US, encore faut-il vivre minimum cinq ans aux Etats-Unis... « Si on me donne les moyens de réussir mon rêve, j'y arriverai », promet Coralie, souriante et déterminée.

Lifou exporte ses pépites

Trois autres filles du centre provincial d’entraînement de Lifou partent au pôle espoirs d’Issoire : la réceptionneuse-attaquante Fetouao Tangopi (Ouvéa), la passeuse Roselyne Jemes (Maré) et la libero Déborah Rokuad (Lifou). Quant à la réceptionneuse-attaquante Lina Wenehoua, considérée par les entraîneurs locaux comme « le plus grand potentiel du volley féminin calédonien », elle n’a pas pu partir cette année. Cela pourrait se faire dans douze mois. De son côté, la libero Maria Hmuine, qui a joué un an en Métropole, a fait son retour. Elle n’a, pour le moment, pas trouvé de famille d’accueil pour rester à Issoire.

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